Pierre Christin, scénariste, écrivain, universitaire, est né en 1938 dans la banlieue de Paris. Cours complémentaire avec atelier bois et fer, puis lycée Turgot dans le Marais, puis Sorbonne et Sciences Po Paris, thèse de doctorat en littérature comparée sur Le fait divers, littérature du pauvre. Créateur puis responsable de l’école de journalisme de Bordeaux (aujourd’hui IJBA), collaborateur régulier du magazine Pilote jusqu’à la disparition de celui-ci, il est aussi pianiste de jazz amateur.
En I965, il part aux Etats Unis comme visiting lecturer et sillonne le grand Ouest américain. C’est à Salt Lake City qu’il écrit sa première BD en compagnie de son ami de jeunesse Jean-Claude Mézières, retrouvé là-bas un peu par hasard. De retour en France, les deux amis lancent en 1967 ce qui se développera comme une longue saga de science fiction, Valérian.
A partir de 1968, les collaborations de Pierre Christin se multiplient avec des artistes qui deviendront presque tous des grands noms de la bande dessinée : Jacques Tardi, François Boucq, Enki Bilal… C’est avec celui-ci qu’il crée les « Légendes d’Aujourd’hui », qui feront date dans l’histoire de la BD et même dans l’histoire tout court en préfigurant la fin du système soviétique…dix ans avant son écroulement.
Avec Annie Goetzinger, exploration d’un autre domaine jusqu’alors presque en friche dans un art en pleine mutation : l’intimisme, grâce à une série de portraits féminins rompant avec le principe des séries classiques. C’est aussi le moment, au milieu des années 70, où Pierre Christin commence à publier des nouvelles, notamment dans la revue Fiction, puis bientôt des romans venant ponctuer régulièrement son travail de scénariste. Il travaille également pour la presse, le cinéma et le théâtre.
Avec les années 80-90, les voyages se multiplient : deux tours du monde, l’un par l’hémisphère nord et les mégapoles, l’autre par l’hémisphère sud et les grands déserts. Après l’intérêt pour la géopolitique des rapports Est-Ouest du temps de la « guerre froide », l’implication se fait plus forte dans les rapports Nord-Sud du temps de la « globalisation ». Tout cela débouchant sur de nouveaux albums de bande dessinée ( notamment avec Daniel Ceppi, Philippe Aymond et Max Cabanes, plus tard avec André Juillard) ainsi que sur des livres illustrés ( notamment dans la collection « Les correspondances de Pierre Christin »).
Au total, tous genres confondus, une centaine de titres.