ROMANS
On l’aura compris : pour moi, tous les sujets ne se prêtent pas à un traitement en bande dessinée, un domaine où de toute façon mon univers — si j’en ai un — se présente sous forme éclatée en s’adaptant à la personnalité de chaque dessinateur. Optimiste avec Jean-Claude, pessimiste avec Enki, féminin avec Annie, songeur avec André, brutal ailleurs, rigolard ailleurs encore : être scénariste renvoie à un puzzle psychologique diversement coloré. Il y a pourtant des thèmes qui me sont chers, qui me sont propres, et que je n’envisage pas du tout d’aborder par le biais de la BD. C’est le cas pour mon dernier roman, que j’ai publié chez Anne-Marie Métailié (encore une femme étonnante) : Petits crimes contre les humanités, qui traite sur le mode humoristique de la situation catastrophique des facs françaises, ne pourrait en aucun cas fonctionner en BD, ne serait-ce que parce que je ne vois pas de dessinateur acceptant de dessiner pendant des pages et des pages d’horribles bâtiments de campus mangés aux mites !