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PARIS
Pendant longtemps, Paris, n’a été pour moi que les lumières de ce que l’on voyait de la « zone ». Paris est la ville qui structure mon imaginaire depuis très longtemps. Je la parcours en tous sens, j’en connais les moindres recoins et pourtant, chaque semaine, j’y découvre encore quelque chose de nouveau lorsque je sors (exprès) d’une station de métro plus ou moins inconnue de moi et que je me mets à déambuler nez en l’air, hiver comme été. J’ai la nostalgie d’un Paris populaire que je vois fondre comme neige au soleil, ou plutôt sous les projecteurs implacables de la spéculation immobilière depuis — disons — La Voyageuse de Petite Ceinture ou encore Paris sera toujours Paris (?), avec vingt dessinateurs différents pour vingt arrondissements et une interrogation déjà contenue en 1981 dans le point d’interrogation du titre. Beaucoup des lieux montrés dans ces deux ouvrages ont purement et simplement disparu. Agence Hardy, pour Annie et moi-même, c’est entre autres choses un moyen magique de faire (sur)vivre des endroits aimés. Mais je suis également passionné par les chantiers, par la nouveauté, par les quartiers qui sortent de terre comme Tolbiac ou qui changent de nature comme l’est parisien. Marcher ou pédaler dans des capitales comme Paris, c’est le plus grand spectacle gratuit moderne, celui de la transformation perpétuelle du monde, de l’entrecroisement des destinées, du mélange inextricable du beau et du laid.

 

PILOTE
Celui-là, c’était MON journal. C’était aussi, au moment où j’y ai beaucoup travaillé, celui de Guy Vidal, mon rédacteur en chef, mon directeur de collection, mon ami de cœur, mon alter ego…